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Grand tournant chez Baskets aux Pieds
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Voici Fabien, intervenant au CHU Saint-Denis de la Réunion
Comment ? En vous présentant celles et ceux sans qui Baskets aux Pieds ne serait pas l’association que vous connaissez aujourd’hui. Celles et ceux sans qui lesenfants ne pourraient pas être accompagnés ainsi dans leur maladie. Et enfin,
celles et ceux sans qui vous ne liriez pas ces quelques lignes.
Mais... de qui parle-t-on ? Eh bien de ces Femmes et de ces Hommes engagés, qui se rendent régulièrement dans les services d'hémato-oncologie pédiatriques des hôpitaux de France.
De ces Femmes et de ces Hommes allant à la rencontre des soignants, des familles, mais aussi et surtout, des enfants. Accompagner, soulager, réconforter, motiver, consoler... ne sont autres que leurs mots d'ordre, leurs cris de guerre !
Ces Hommes et ces Femmes sont au nombre de 18 et ce sont nos intervenant(e)s hospitalier(ère)s, ou plutôt, nos pépites, nos précieux et une partie de notre grande famille solidaire !
Si nous regardons légèrement derrière nous, nous avons déjà fait connaissance avec huit de nos intervenants hospitaliers.
Adrien nous attendait au pays de la mirabelle, nous avons arpenté les rues de la capitale avec Laurie et Virginie, les parfums de l'aligot et de la truffade nous ont guidé auprès de Grégory, l'iode de l'océan nous a envolé auprès de Sylvie et Laurent, les Fest-noz nous ont porté jusqu'à nos jeunes mariés, Katy et Nicolas.
Aujourd'hui, nous allons devoir prendre les airs pour rejoindre notre invité, celui qui a œuvré de toutes ses forces pour apporter Baskets aux Pieds auprès des enfants de cette belle île située à plus de 9 300 kilomètres de la métropole. Ce département français de l'océan Indien, réputé pour son intérieur volcanique, son Piton des Neiges, sa forêt tropicale, ses récifs de corail et ses plages de sable blanc. Vous l'avez deviné, nous allons atterrir dans quelques instants sur l'île de la Réunion, juste quelques jours après la fin de l'une des plus belles courses de trail que nous offre notre planète, ce trail que l'on appelle "la Diagonale des Fous".
Nous allons donc retrouver Fabien, juste après quelques vers extraits du recueil "Les Fleurs du Mal" de Charles Baudelaire :
Au pays parfumé que le soleil caresse,
J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés
Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.
Fabien, la dernière fois que nous nous sommes vus, nous étions dans une brasserie savoyarde dans la capitale, devant une tartiflette. Aujourd'hui, tu nous accueilles sous ton soleil, à l'ombre des cocotiers, avec une "dodo" bien fraîche et un magnifique Rougail-saucisses. Moi, j'ai la chance de te connaître un peu mais pour nos lecteurs, peux-tu te présenter ?
Je suis Fabien Nedelec, j’ai 46 ans. Je suis marié et j’ai une fille magnifique de 17 ans. Je suis responsable du contrôle interne d'une banque et j’habite à Sainte- Marie de La Réunion.
J’interviens au CHU de Saint-Denis à La Réunion auprès des enfants de l'Ile et des îles voisines.
Dans la vie, tu carbures à quoi ?
Oh, à tellement de choses ! Comme je te l'ai dit, j'ai une femme et une fille toutes les deux splendides. Elles sont ma base, ma vie.
Même si je ne suis pas né ici, j'ai la chance de vivre dans cette superbe Ile. Dès que nous le pouvons, nous mettons nos chaussures et nous allons randonner sur les sentiers. Ces sentiers sont somptueux, pas très faciles mais si enivrants. La végétation est tout aussi splendide, avec des couleurs et des parfums magiques. J'adore ma région natale qui est la Bretagne mais je dois dire qu'ici, nous avons de la chance. Et c'est sans te parler, mais tu l'auras deviné, du soleil, de l'océan et de la chaleur humaine des Réunionnaises et des Réunionnais. Sur ce dernier point, je crois que toute personne qui a pris le départ du Grand Raid de la Réunion (NDLR : autre nom de la Diagonale des Fous) voit bien ce que je veux dire.
En réalité, je me dis et je me répète que chaque jour qui passe est un jour de perdu, qu'il faut profiter au maximum de la vie tant que l'on a la chance d'être en bonne santé ! Alors je déguste chaque seconde de la vie et j'en profite. Et c'est un excellent carburant.
Comment as-tu connu Baskets aux Pieds ?
J’étais dans mon canapé un dimanche, je zappais et j’ai regardé le reportage « Dans la foulée des Maoris »* en Nouvelle-Zélande.
Je me suis dit « c’est qui ce gars ? ». J’ai cherché sur les réseaux sociaux et j’ai trouvé le profil d’Antoine. J'ai découvert qui il était. Et c'est par ce biais que j’ai connu l’association. En allant un peu plus loin dans mes recherches, j’ai vu que Baskets aux Pieds n’existait pas dans les îles. Cela m'a donné une idée, une envie, une ambition secrète.
Passé la quarantaine, je pense qu’il faut donner un autre sens à la vie. Le bénévolat me tentait et je savais qu’il y avait de grands besoins à La Réunion. En plein Covid, j’ai contacté Antoine pour discuter d’une ouverture d’antenne au CHU. Là, ici, chez moi. Alors j'ai pris les choses en mains, guidé par Antoine. On a créé cette antenne de La Réunion à quatre mains. On a réussi à signer le partenariat entre l’hôpital et Baskets aux Pieds en plein Covid : quelle fierté que ce partenariat !!!
Depuis, Antoine et Laure sont venus à La Réunion pour se rendre compte sur place de tout ce qui a été fait. Ils ont pu voir à quel point Baskets aux Pieds est aimé, attendu et important ici. Nous avons pu mettre en place un partenariat fort, désormais reconnu dans toute l'Ile.
* « Dans la foulée des Maoris » raconte une aventure humaine liée par le partage, les rencontres et nous ramène à l'essentiel : se sentir vivant. Ce documentaire s'inscrit comme une véritable réflexion sur le sport, la nature et la culture. Ce documentaire a été réalisé par Antoine Bonnefille-Roualet et est disponible sur les plateformes de streaming :
Comment t’est venue l’envie d’être intervenant, pourquoi as-tu voulu aller au contact des soignants et des enfants alors que tu aurais pu rester au pilotage de l'antenne réunionnaise ?
Il faut avoir du temps pour être sur le terrain et être utile auprès des enfants. J'ai fait en sorte de m'en donner car je n’avais pas simplement envie d'adhérer à l’association. Je voulais aller dans les chambres. Je voulais être avec les kids pour blaguer, pour rigoler, pour leur donner un maximum de bonheur. J'aime cela, j'aime être avec eux. On rigole, on passe de bons moments. Quand on arrive dans la chambre, on apporte une bouffée d'oxygène.
Nous, nous ne sommes pas médecins, cela permet de garder le coté naïf de l'enfant. C'est si beau.
Qu’est ce qui te pousse à aller voir les enfants dans un service aussi lourd que l’hémato-oncologie ?
C'était la base de BAP, ce sont les fondamentaux de l'association. Comme on était loin, on est resté sur ces bases, on a gardé l'idée initiale. Avec le jeune public, c'est vraiment bien parce qu’on garde la naïveté de l'enfant, c’est un environnement très intéressant. Les besoins en petite enfance sont énormes, surtout en hématologie-oncologie. On doit pouvoir donner encore et encore.
Je pense qu’on pourrait avoir de l’impact sur d'autres publics, mais plus tard, quand on sera plus mature. Pour le moment, aller sur d'autres publics serait trop compliqué, on ne peut pas tout faire.
Pour le moment, nous devons continuer à renforcer notre action auprès des enfants, leur donner ces tickets aux voyages.
Quel est ton plus gros souvenir, ton plus gros moment fort ?
Un jour, l’Hôpital des enfants m'appelle, c’était un médecin. La convention entre l’hôpital et Baskets aux Pieds n’était pas encore signée mais l’enfant vivait ses dernières heures. Cet enfant avait une envie avant de partir alors son Papa nous a demandé de venir. Je n’étais pas encore prêt à vivre cela. Mais j'avais en face de moi la réalité de la maladie. L'enfant était très affaibli mais il avait des étincelles dans ses yeux. Alors let's go ! Sur le moment, j'étais dans l'action pour lui faire vivre un beau moment. Après, j'ai eu un contrecoup et je me suis rendu compte de la grande réalité du concept. Cela m'a remué et j'ai pris ce jour-là, la vérité en face. Baskets aux Pieds, c'est une vraie relation humaine.
Fabien, il va être l'heure de reprendre mon avion pour rentrer dans la métropole. Je tiens, à titre personnel, à te dire un grand bravo pour tout ce que tu as fait pour nos amis Réunionnais, un grand merci. Tu as pris les choses en main et tu as construit cette antenne. Tu peux être très fier de tout cela.
Comme je le fais avec chacun de tes amis intervenants, je vais m'en aller sur la pointe des pieds et je vais te laisser conclure notre échange. Pour cela, je te laisse mon ordinateur. A toi de nous écrire les quelques mots qui te font envie. Pour tous ceux qui vont te lire. En métropole. Dans l'Ile. Et partout ailleurs.
Merci Fabien.
Antoine et Laure ont porté cette assoc. à bout de bras. Et je sais que tous ces liens humains de Baskets aux Pieds me soutiennent quand je suis seul dans la chambre. Et je me dis alors qu'ensemble, on est bien plus fort !